Il existe plusieurs réponses possibles à cette question, qui est toujours ouverte, et, sujet complexe, les réponses sont toujours à compléter.
On pourrait dire par exemple que c’est une manière d’accompagner quelqu’un dans ses efforts pour surmonter la douleur psychique.
C’est aussi satisfaire un intérêt fondamental pour l’être humain et les ressorts qui l’animent. Il faut un goût manifeste pour l’inconscient, la part d’ombre, la part indicible de l’être.
Une des motivations principales est l’intérêt pour la libération de l’être dans ce qui l’entrave et l’empêche de vivre : voir l’éclosion de quelqu’un qui s’ouvre et retrouve énergie et possibilités de vie. Le voir s’extraire de ce qui le brimait, l’écrasait, l’inhibait. Voir que la connaissance du pourquoi de ses freins l’amène petit à petit à moins les utiliser. Voir les prises de conscience et les chemins en pointillé et en méandres pour y parvenir
On peut aussi se passionner pour la façon qu’a la psychanalyse de « lire » les mécanismes psychiques souterrains, toujours aussi pertinente et si éloignée des rationnelles explications.
Le psychanalyste ne s’occupe que des phénomènes inconscients, il ne s’attaque pas à la disparition des symptômes, mais s’intéresse à ce qu’ils disent de l’être en désirs et en défenses. Il ne s’agit donc aucunement d’un acte thérapeutique au sens médical du terme, de disparition des symptômes.
Cependant, il ne s’agit pas non plus d’un divertissement intellectuel pour apprendre à se connaître. L’enjeu d’une psychanalyse, c’est la vie même, c’est un enjeu vital, essentiel.
La motivation profonde pour le sujet venant en analyse est le changement : il s’agit de la reprise d’un projet de vie, rendu possible si on vit mieux, ou moins mal…
La cure psychanalytique mène à la sortie de l’impasse ayant conduit au mal-être. Etre psychanalyste, c’est être le garant ou gardien de ce support qui va mener au mieux-être psychique, dans ce qu’il a d’irréductible et de spécifique à chacun.
Être psychanalyste s’apprend tout au long d’une vie de psychanalyste ! La définition du rôle et de la fonction du psychanalyste est à la fois simple dans sa forme : écouter l’autre sans jugement, dans un cadre de séances très ritualisé. Et complexe quant à ses effets, sa diversité, ses implications. Un chemin psychanalytique est une co-création, entre deux sujets : l’un, l’analysant venu faire une psychanalyse, analyse son propre inconscient, dans le but de se replacer comme sujet de son histoire avec l’aide d’une présence-écoute dans un cadre neutre et bienveillant. L’autre, le psychanalyste, par son écoute et ses mots, veille au bon déroulement du travail psychique en cours. Etre psychanalyste est apporter cette écoute, cette justesse de ton, au plus près de soi pour être au plus près de l’autre.
Chaque psychanalyste n’en finit pas de « devenir psy », au contact de son propre inconscient analytique qui continue de s’enrichir, de se former, de s’aiguiser, sollicité par le travail avec chaque analysant. Après la période d’apprentissage, la supervision de la pratique, auprès d’un analyste plus expérimenté, permet de continuer à parfaire ce « devenir psy » toujours en mouvement et en questions !