Selon Freud.
« Nous ne savons renoncer à rien. Nous ne savons qu’échanger une chose contre une autre. »
Les évènements de la première enfance laissent des traces en nous, et ont une très grande importance pour notre évolution future. La tâche de la première enfance est écrasante, dit Freud. Nous devons en peu d’années, parcourir l’évolution, la distance énorme qui sépare l’enfant dans son chaos originel de l’adulte adapté d’aujourd’hui. Et en particulier l’éducation est là pour parer aux « aspirations sans freins de l’instinct sexuel infantile. »
C’est la raison pour laquelle le moi recourt au refoulement, et subit une névrose infantile, qui, si le résidu est encore important à l’âge adulte, entraine les névroses ultérieures.
Si la vie est trop dure, si la distance est trop grande entre les exigences instinctuelles et les obstacles à leur satisfaction apportés par la réalité, le moi peut alors échouer à sauvegarder son intégrité et son rôle de médiateur entre ces forces et la réalité.
Le processus de refoulement essaie alors de s’exercer, le moi ne maitrise plus les forces du ça, et celles-ci, par la voie de la régression, se créent des satisfactions substitutives. Ainsi « le pauvre moi désarmé devient névrotique. »
La névrose est la conséquence d’un conflit.
Qu’est ce qui constitue le conflit névrotique ? Les deux parties en guerre, sont, d’une part le moi entravé dans sa synthèse, sans influence sur une partie du ça, renonçant à exercer une part de son activité de contrôle sur ce qui est refoulé, car il s’y épuise, essoufflé par son vain combat contre les symptômes, rejetons des désirs refoulés.
Et d’autre part, le ça constitué des instincts isolés, devenus indépendants, autonomes, qui poursuivent leurs propres buts, sans égard pour l’équilibre et l’intérêt général de l’être, et n’obéissent qu’aux lois en vigueur dans l’inconscient primitif.
Le moi a donc tenté d’étouffer une partie du ça, et a échoué, et le ça prend sa revanche, ce qui provoque la névrose.
Le moi a pour but son adaptation aux réalités extérieures et pour cela doit s’opposer et canaliser le ça. Les forces instinctuelles suivent alors un chemin de refoulement, partiel ou total, et de sublimation. Ceci est un conflit normal.
Ce qui rend ce conflit névrotique, c’est quand le ça, mal refoulé, veut s’imposer par tous les moyens, risque et parfois réussit à faire échouer cette adaptation. Il se transforme en symptômes, plus ou moins invalidants.
Pour s’adapter aux réalités extérieures, le moi finit par considérer comme des dangers les motions pulsionnelles du ça, et à se défendre contre elles. Pourtant, en même temps, le moi est lié profondément au ça. Il ne peut donc s’en protéger qu’en restreignant considérablement son champ d’existence, et d’action. Et il tolère de fait la présence du symptôme, comme contrepartie au mal fait à la pulsion réfrénée.
Si la poussée de la pulsion recommence, le moi va se débattre dans des souffrances névrotiques.
La névrose nait dans la petite enfance, avant 6 ans. En effet, le moi est à ce moment là faible car en construction. Les motions pulsionnelles du ça et les réalités extérieures agissent alors comme des traumatismes, ébranlant l’édifice encore fragile, qui apprend à se défendre, par la fuite, en particulier (le refoulement) aidé en cela par l’éducation. L’instauration du surmoi va aider au refoulement et aux contraintes exigées pour s’adapter aux demandes extérieures.
Le moyen de défense utilisé le plus souvent par le moi devient mécanisme, fonctionnement privilégié.
Ce fonctionnement sera alors plus ou moins efficace pour vivre dans l’univers social et intime de l’adulte.
Si les exigences du monde extérieur, qui sont alors à vivre, mettent en difficulté les défenses si durement et chèrement mises en place, les tâches nouvelles auxquelles le moi voudrait accéder lui demeurent inaccessibles.
La souffrance psychique, le mal-être seront à leur comble.
Seul le travail analytique peut alors permettre au moi de retrouver son unité.